Promotion de la riziculture, le ministre Gaoussou Touré : “Pourquoi dans 2 ans, le riz local sera préféré au riz importé ”

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Le ministre de la promotion de la riziculture, Gaoussou Touré, était l'invité de l'émission quotidienne ''La Télé d'Ici''

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Le ministre de la promotion de la riziculture, Gaoussou Touré, était l’invité de l’émission quotidienne ”La Télé d’Ici” sur la chaîne de télévision NCI, le lundi 11 mai 2020.

Les échanges ont été l’occasion pour lui, d’exposer la politique nationale arrêtée par le gouvernement ivoirien pour la promotion de la riziculture.
« Ce qui est prévu aujourd’hui, c’est de réhabiliter les barrages qui existent. Ensuite, élaborer et mettre en place des projets totalement intégrés. Il faut entendre par cela, l’irrigation, l’aménagement des bassins et l’exploitation, c’est-à-dire apporter tous les appuis qu’il faut aux producteurs en particulier les intrants (engrais, herbicides, insecticides). La Côte d’Ivoire sera divisée en pôle de développement rizicole. Actuellement, nous avons une dizaine de pôles prévus. Mais nous allons passer à 20 pour couvrir l’ensemble du territoire national, d’ici 2021. Avec ces changements, c’est le secteur privé qui sera maintenant le moteur du développement de la riziculture », a révélé le ministre Gaoussou Touré.
Pour lui, l’objectif est de passer d’une riziculture traditionnelle non rentable et non finançable à une riziculture moderne, performante, compétitive, et surtout rentable et durable.
« Ceci est d’autant plus important qu’aujourd’hui, du fait qu’il n’y a pas de maîtrise d’eau, les rendements que nous avons, sont très bas. C’est ce qui fait que tous les projets qui ont été mis en place, ont connu des échecs, parce qu’avec la mécanisation, il faut au moins 2,5 tonnes pour rembourser les prestations de services et les intrants alors que les rendements n’ont pas dépassé 1,2 tonnes. C’est pourquoi aujourd’hui nous parlons de projets intégrée pour qu’on soit à 5 tonnes minimum par hectares et par campagne», a-t-il ajouté. À en croire Gaoussou Touré, la mise en œuvre de cette politique permettra d’adresser les problèmes liés au secteur de la riziculture. Problèmes qui, selon lui, sont en grande partie, exprimés par la dépendance de la production locale du riz à la pluviométrie (80% du riz ivoirien est produit grâce à la pluie). Le ministre a également précisé que la production du riz est estimée à 1 300 000 tonnes selon l’ADERIZ et que le stock de sécurité représente environ 500 mille tonnes. Il a indiqué que cela va permettre à la Côte d’Ivoire d’être à l’abri d’une quelconque rupture durant la pandémie à Coronavirus.

Pourquoi le riz importé est prisé par les Ivoiriens aux dépens du riz local ?

Gaoussou Touré a aussi évoqué les raisons de la préférence des populations pour le riz provenant de l’extérieur, sur celui produit par les acteurs locaux : « Aujourd’hui, c’est tout à fait normal qu’on préfère le riz importé au riz local pour la simple raison que nous avons plus de 150 variétés de riz au niveau de la Côte d’Ivoire. Souvent, nous avons de vieilles variétés. Comme il y a 150 à l’usine, chaque producteur vient avec de petites quantités. À l’usine, on est obligé de mélanger toutes les variétés qu’on trouve pour produire du riz. Donc c’est un riz tout venant qui arrive et dont la qualité n’est pas appréciée. Mais nous donnons rendez-vous aux Ivoiriens. Dans 2 ans, on va préférer totalement le riz local au riz importé. Grâce à la recherche, il y a plus de cinq variétés qui ont été mises en place aujourd’hui et qui permettent de produire du riz d’excellente qualité ».

TAB avec IBK

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