Dernère publication
On pourrait l’écouter toute une journée sans décrocher. Prolixe, intelligent, Malick Koly, 22 ans, virtuose batteur de Jazz de renommée internationale, dégage une énergie extraordinaire qui contraste avec son humilité déconcertante. Il dit surtout de très belles choses sur l’exigence de l’urgence de penser la Valeur Travail à un si jeune âge. Pour sûr, il est allé très tôt à la bonne école. Celle de son défunt père. À l’âge de deux (2) ans, Papa-Malick Kourouma Koly, dernier fils de feu Souleymane Koly, fondateur de l’ensemble Kotéba avec la célèbre chanteuse Awa Sangho, se familiarise avec la batterie.
«À toutes les répétitions de l’Ensemble Kotéba, il y’avait toujours un orchestre. À deux (2) ans déjà, je tournais autour de la batterie. À chaque pause, je m’amusais à jouer de cet instrument malgré les protestations de certains autour de mon père qui trouvaient que je n’étais qu’un bébé », nous a-t-il confié lors de son récent passage à Abidjan après 11 ans d’absence.
Malick est vraiment précoce. Et pour cause, en 2003, après une tournée de son défunt père au Brésil, ce dernier lui ramène une batterie électrique. « Bébé-Malick » qui n’a que cinq (5) ans, la teste, mais n’apprécie pas le son. « Il y’a longtemps que j’ai un esprit vieux », nous dit-il le sourire en coin. Après un autre voyage en France, Souleymane Koly se ravise et lui ramène cette fois-ci une batterie acoustique. Le gamin qui teste alors l’instrument est aux anges. Ses yeux brillent parce que le son est agréable à son oreille. Il ne va plus arrêter de jouer et passe quotidiennement un temps fou derrière son instrument de musique préféré. « Je joue en moyenne huit (8) heures par jour quand je ne suis pas en tournée et trois (3) heures minimum tous les jours », affirme-t-il. On comprend aisément cette ascension fulgurante de ce génie de la batterie qui, parti de Côte d’Ivoire à l’âge de 12 ans, va ensuite fréquenter le célèbre Collège américain de Sainte Helena, puis passera juste un semestre dans le prestigieux conservatoire, The New School, où sont passés de célèbres musiciens et Designers dont Tommy Hilfiger. Il faut dire que Malick Koly avait le choix entre continuer ses études à The New School ou accepter le contrat pour une tournée que lui proposait le célèbre et très grand bassiste américain, Charnett Moffett. Il a choisi la scène. Il n’a que 18 ans et très vite il est classé parmi les sidemen qui sont des virtuoses instrumentistes doublés de musiciens capables de jouer, composer et s’adapter à tout type de musique et à tout moment. « Quand je suis derrière la batterie, je veux être capable de faire tout ce que je veux. Pouvoir être trois batteurs à la fois sur une batterie. C’est ça mon concept. C’est ce qui fait que j’arrive à tout faire et à être à l’aise dans plusieurs registres musicaux. C’est simplement l’esprit Kotéba que j’applique », s’est-il réjoui.
Il se souviendra toute sa vie de ce jour où son Mentor, Antoine Roney lui présente son frère, le célèbre trompettiste, Wallace Roney qui l’invite ensuite, en 2019, malgré son jeune âge, à intégrer le quintette (un ensemble musical de 5 instrumentistes ou 5 chanteurs) qu’il dirige en tant que membre permanent. Il va régulièrement jouer avec lui jusqu’à son décès en mars 2020, des suites de Covid-19. Pour lui, le potentiel n’est pas fonction de l’âge. « Je fais partie de tous ces jeunes comme Kylian M’Bappé qui prennent leurs responsabilités dans une posture courageuse mais pas du tout arrogante. Nous voulons juste montrer que le potentiel n’a rien à voir avec l’âge. C’est pourquoi je peux vous dire que je suis là pour prendre la relève de mon idole, Paco Séry », a-t-il lancé enthousiaste. .
Après 11 ans d’absence, Malick Koly a profité de sa présence au mariage de son cousin en Guinée, en Décembre 2020 , pour faire un tour sur sa terre natale, la Côte d’Ivoire.
Par Aristides Nkenda Nkenda
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