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Le ministre des Affaires étrangères, Ally Coulibaly était le jeudi 28 mai 2020 devant les sénateurs à Yamoussoukro dans le cadre de l’ouverture de séance de l’examen de huit (8) projets de loi par la commission des relations extérieures et des ivoiriens établis hors de Côte d’Ivoire du Sénat.
À cette occasion le groupe parlementaire Pdci au Sénat dirigé par Alain Caucautrey a dit: (…) Autant les parlementaires sont saisis pour la formalisation des actes afférents à ces relations internationales par une autorisation de ratification, autant ceux-ci représentants du peuple devraient être également saisis, avant toute remise en cause par l’exécutif des actes engageant le pays et son image dans les relations internationales”, ont ils déclaré.
Pour ces parlementaires du plus vieux parti de Côte d’ Ivoire, la démarche solitaire de l’exécutif ivoirien de retirer sa déclaration de compétence à l’article 34 alinéa 6 du protocole relatif à la charte Africaine des Droits de Homme et des peuples a fait couler beaucoup d’encre et de salive en Côte d’Ivoire et à l’extérieur. «La Côte d’Ivoire, à l’occasion, a été présentée par les mass-médias, les organisations internationales et certains milieux diplomatiques comme un pays singulier qui ne respecte sa signature qu’au gré de ses intérêts », a-t-il relevé. Selon ces sénateurs de l’opposition, dorénavant les représentants du peuple devraient être saisis avant toute remise en cause par l’exécutif des actes engageant le pays et son image dans les relations internationales, s’ils sont autant saisis pour la formalisation des actes afférents à ces relations internationales. Cela, afin de permettre aux parlementaires de donner au peuple les raisons objectives et les motivations profondes de toute décision prise par l’exécutif, tendant à mettre en cause sa signature”
Ally Coulibaly : “Plusieurs pays nous emboîteront le pas”
Justifiant cette décision de l’État, l’émissaire du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Ally Coulibaly a indiqué ceci : « Ce qu’il faut comprendre, c’est que la Côte d’Ivoire reste membre de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Elle ne s’est jamais retirée de cette Cour. Mais, elle a cru bon, compte tenu d’une décision politique, si j’ose m’exprimer ainsi, de se retirer d’un protocole qu’elle avait ratifié tout comme d’autres pays, tout comme le Benin, le Rwanda et la Tanzanie où siège d’ailleurs la Cour africaine des droits de l’homme.(…) Visiblement nous nous sommes aperçus et c’est une décision souveraine, que cette Cour africaine des droits de l’homme outrepassait sa mission dans la mesure où les Institutions, les juridictions nationales étaient mises entre parenthèses et que les citoyens saisissaient directement la Cour africaine des droits de l’homme. Parce que la dernière décision qui a été prise était une immixtion flagrante dans le fonctionnement normal de notre pays. Nous avons considéré qu’il fallait retirer notre signature. Mais cela n’a rien de particulièrement grave.( …) Il y avait un risque évident pour nos pays où les juridictions nationales risquaient de ne plus servir à rien. Donc c’est une décision que nous assumons et qui est totalement compréhensible et je pense que plusieurs pays nous emboîteront le pas. Parce qu’il ne revient pas à une Cour africaine de s’immiscer dans la politique d’un pays ».
Harry Diallo à Yamoussoukro