Tchad-France : une coopération gagnant-gagnant ?

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Dans un communiqué rendu public ce jeudi 28 novembre, le Tchad annonce rompre ses accords de coopération de défense avec la France. Contrairement à ses voisins de l’AES, cette décision ne résulte pas d’une tension ou d’un isolationnisme décidé par les autorités.

Comme l’évoque Abderaman Koulamallah, ministre des Affaires étrangères tchadien et porte-parole du gouvernement, cette rupture a été déclarée en raison d’une volonté du Tchad « d’affirmer sa souveraineté et de redéfinir ses partenariats stratégiques ». Ainsi, cette décision peut être interprétée comme une étape vers une autonomie renforcée mais aussi comme un nouveau départ dans les relations entre les deux pays.

Le Tchad ne suit pas les pas de l’AES

Si de nombreuses personnes sont tentées de comparer cette décision à celles prises précédemment par les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), la réalité est différente. Contrairement au Mali, au Burkina-Faso et au Niger, cette dénonciation n’intervient pas dans un contexte de tensions entre le Tchad et la France. Aussi, ces régimes, issus de coups d’États, ont rompu les accords de défense les liant à la France afin de crédibiliser leur accession au pouvoir. Or, le Tchad sort d’une élection présidentielle avec un président élu au suffrage universel et se dirige vers des élections législatives, provinciales et municipales qui auront lieu le 29 décembre prochain. En outre, contrairement à ses voisins de l’AES, grandement touchés par la recrudescence des attaques terroristes malgré la présence russe, le Tchad reste un exemple régional dans la lutte contre l’insécurité. Cette réussite est due à une stratégie sécuritaire payante, comprenant entre autres, des partenariats solides gagnant-gagnant avec des pays comme les États-Unis, l’Allemagne ou encore la France.

Vers de nouvelles relations entre le Tchad et la France

Historiquement, les relations entre le Tchad et la France se sont caractérisées par une étroite collaboration en réponse à des défis sécuritaires et géopolitiques dans la région. Toutefois, cette dynamique a connu des changements au fil du temps, en particulier en raison des évolutions politiques internes au Tchad. Mais, le ministre insiste sur l’interprétation qu’il faudra avoir sur cette dénonciation. « Cette décision ne remet en aucun cas en question les relations historiques et les liens d’amitié entre les deux nations. Le Tchad reste déterminé à entretenir des relations constructives avec la France dans d’autres domaines d’intérêt commun ».

En conclusion, le Tchad met en évidence une volonté croissante de reprendre entièrement le contrôle de ses politiques sécuritaires tout en maintenant des relations bilatérales avec ses partenaires historiques.

Constantine

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