Dernère publication
La ville de Zouan-hounien , dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, a connu une journée de violence le mercredi 21 novembre 2018. Des violences qui ont occasionné des blessés et des dégâts matériels.
Zarapka Dopeu Roger, Maire de Zouan-hounien raconte ce qui s’est passé : « Le vendredi 16 novembre 2018, trois élèves du Lycée Koui Mamadou de Zouan-hounien se rendaient dans leur village quelque peu éloigné de la ville, pour s’approvisionner en vivres et autres afin d’entamer la nouvelle semaine. Chemin faisant, ils ont vu un véhicule à l’arrière duquel ils se sont agrippés. Ayant constaté cela , le chauffeur a garé; son apprenti et lui se sont mis à poursuivre les trois enfants. Deux d’entre eux, les plus grands des trois, ont pris la fuite. Mais, le plus jeune qui était en classe de 6e10 est resté là, ne se sentant pas concerné par ce qui a été fait. Il a été pris et battu et abandonné dans un état comateux. Alertés, les parents sont arrivés sur les lieux, et ont conduit leur enfant agonisant, à l’hôpital général de Zahouin. Il est décédé dans la nuit du vendredi à samedi, autour de 21h. Face à cette situation, nous avons assisté à un mécontentement généralisé dans la ville. Il faut dire que le samedi où cela s’est passé, vu que l’information n’était pas encore répandue, il y avait un peu de calme dans la ville. Les premières tensions ont commencé autour de l’hôpital Général. Parce que le médecin-chef de centre hospitalier avait refusé de remettre aux parents de l’enfant, un dossier médical qui atteste ce qui est arrivé à leur enfant. C’est là que les tensions ont commencé et les parents, au lieu d’aller inhumer leurs enfants, ont décidé de l’emmener à la morgue à Danané sans un document. En tant qu’autorité communale de la ville, nous sommes entrés en contact avec le Directeur départemental de la santé à l’effet intervenir pour faire délivrer les actes. Déjà, la gendarmerie nationale a ouvert une enquête, sur ordre du substitut du procureur du tribunal de Danané. Nous sommes intervenus au niveau de l’hôpital général et pour nous, l’acte avait été délivré. Alors que ce ne fut pas le cas. Le préfet qui était en mission à Yamoussoukro, a été informé et a instruit ses collaborateurs que sont le secrétaire général de préfecture, le sous-préfet de s’associer à nous et nous sommes intervenus au niveau des communautés pour que la crise ne s’enlise pas.
« aucun mort n’ a été enregistré»
Le lundi 19 novembre 2018, les élèves ont décidé de manifester pour venger leur camarade. Ils sont sortis et se sont attaqués à certains véhicules à la gare routière, au corridor nord de Zouan-hounien (route de Danané). Du coup, les commerçants, transporteurs qui sont en majorité malinké, se sont sentis visés. Le mardi 20 novembre 2018 au matin, ils se sont organisés pour se défendre. Nous avons fait appel aux forces de sécurité et ils ont réussi à calmer la situation le mardi. Le mercredi 21 novembre 2018, aux environs de 9h, j’ai été informé de ce que les élèves faisaient mouvement vers l’hôpital pour revendiquer les actes médicaux de leur camarade défunt et demander que le médecin-chef soit radié de l’effectif. Les commerçants et transporteurs sont également sortis parce qu’ils estiment que les premiers jours, il y a eu beaucoup de dégâts matériels à leur niveau. Ce qui a créé le cafouillage dans la ville. Nous avons enregistré beaucoup de casses. Moi-même, ma maison a été totalement incendiée et bien d’autres maisons également. Au regard de tout cela, en tant que première autorité municipale, je voudrais lancer un appel d’apaisement aux uns et aux autres. Aux forces vives de la commune, Malinké, Yacouba, élèves, étudiants et aux leaders communautaires pour indiquer que c’est seulement dans la paix que nous pouvons construire cette commune. Je demande que chacun fasse preuve de pardon jusqu’à ce que nous puissions retrouver le climat de paix que nous avons toujours eu entre communauté, entre frères et sœurs de Zouan-hounien . Le matériel, c’est vrai, mais nous pensons qu’en tant que croyant , c’est Dieu qui a permis que tout cela arrive. C’est l’appel que je voudrais lancer à tous. Je souhaite que les élèves reprennent le chemin de l’école. Les informations qui font état d’un mort, sont fausses. Il n’y a aucun mort que j’ai pu voir ou dont j’ai pu entendre parler. Ce sont des rumeurs. Il y a beaucoup de de blessés. Plusieurs sont encore à l’hôpital, je confirme cela. Je suis venu à Abidjan à 10h (mardi 21 novembre 2018. Ndlr) directement de Zouan-hounien. Et je m’apprête à retourner, compte tenu de l’état de la situation. J’ai alerté les cadres. Nous sortons d’une réunion de crise ici à Abidjan. Je rentre à Zouan-hounien »
J-H Koffo