Dernère publication
En République démocratique du Congo (RDC), le projet de révision constitutionnelle défendu par Félix Tshisekedi suscite une vive controverse. Les débats tournent autour d’un article de la Constitution congolaise, l’article 217, accusé selon le président en place de « consacrer carrément la vente de notre souveraineté ». Des justifications qui selon l’opposition ne sont qu’un prétexte qui masque mal l’ambition d’offrir un troisième mandat présidentiel au chef de l’Etat.
Une démocratie à géométrie variable
Ce projet illustre une fois de plus les difficultés des régimes africains à respecter les textes qu’ils défendent lorsqu’ils sont dans l’opposition. La Constitution congolaise, adoptée par référendum en 2006, a permis à Félix Tshisekedi de devenir le premier président issu d’une alternance pacifique dans l’histoire récente du pays. Pourtant, cette même Constitution est aujourd’hui qualifiée de dépassée et inadéquate par ses propres bénéficiaires.
Le ton a changé, tout comme les priorités. Le même Félix Tshisekedi qui dénonçait autrefois toute tentative de toucher à la Constitution semble aujourd’hui prêt à l’ajuster pour “répondre aux aspirations des Congolais”. Ces revirements posent une question fondamentale : les textes doivent-ils changer selon les besoins du peuple ou ceux des dirigeants ?
Une diversion dangereuse
La RDC fait face à des défis colossaux, notamment une crise sécuritaire persistante dans l’Est et une économie fragile. Ce projet de révision constitutionnelle détourne l’attention des priorités réelles pour plonger le pays dans des débats qui risquent d’aggraver les tensions politiques.
L’opposition, parmi laquelle on retrouve des figures telles que l’ancien président Joseph Kabila, l’ancien Premier ministre et désormais opposant Augustin Matata Ponyo ou des personnalités comme Martin Fayulu et Moïse Katumbi, s’est réunie pour signer une déclaration commune dénonçant ces velléités de “coup d’Etat contre la Constitution”.
Si ce projet avance, il risque de susciter des mobilisations populaires, voire des affrontements politiques, dans un pays où les institutions sont encore fragiles.
Un avertissement pour Félix Tshisekedi
La Constitution d’un pays n’est pas un outil malléable au gré des intérêts du moment. C’est le socle sur lequel repose la stabilité institutionnelle. En tentant de réviser ce texte, le pouvoir en place risque de compromettre les acquis démocratiques récents et de fragiliser davantage un pays en quête de stabilité.
Le peuple congolais mérite mieux que des promesses sans lendemain et des institutions façonnées pour servir des intérêts personnels. À ceux qui défendent cette initiative, il convient de rappeler que l’histoire jugera sévèrement ceux qui trahissent la confiance populaire au profit de leurs ambitions politiques.