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Au cours d’une conférence de presse, le lundi 27 décembre 2021 au palais de justice d’Abidjan-Plateau, le procureur de la République Adou Richard Christophe a précisé que l’ancien président Henri Konan Bédié, l’ex-premier ministre Pascal Affi N’guessan, le secrétaire exécutif du PDCI-RDA, Maurice Kacou Guikahué et tous ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre aux violences survenues lors de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 demeurent poursuivis pour répondre de leurs actes.
“Ces violences électorales ont fait officiellement 85 morts et près de 500 blessés entre août et novembre 2020. Pour investiguer sur ces faits, apporter une réponse judiciaire appropriée aux infractions graves commises et faire suite aux différentes recommandations des organisations internationales des droits de l’homme, le Président de la République a, par décret nº2020-945 du 25 novembre 2020, créé une Unité spéciale d’enquête sur les événements survenus à l’occasion de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 (…) L’unité spéciale d’enquête a constaté que la jeunesse pendant la période électorale a été instrumentalisée comme bras exécuteur de la violence politique par les leaders politiques. Cette jeunesse galvanisée par des discours de haine a été armée et financée pour faire échec à la tenue de l’élection présidentielle et surtout accentuer le climat de terreur (…) Les trois juge d’instruction en charge de toutes ces procédures pourront, à la suite de l’information judiciaire, situer le degré de responsabilité des différentes personnes interpellées y compris les financiers de ces actes de violence (…) Nul n’est exempt de poursuite conformément à l’article 54 de la loi nº2005 du 16 juin 2005 portant Statut d’ancien Président de la République, d’ancien chef ou président d’Institution nationale, d’ancien membre du gouvernement, qui stipule que les mesures spéciales ne s’appliquent pas pendant la période électorale. Il s’en suit que l’ancien président de la République, les anciens chef ou président d’Institution et les anciens membres du gouvernement visés dans ce rapport peuvent faire l’objet de poursuites pénales (…) Affi N’guessan, Kacou Guikahué et tous ceux qui ont participé à ces faits demeurent poursuivis”, a expliqué Adou Richard Christophe, procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau.
“L’agenda du procureur de la République n’a aucun effet sur l’agenda politique”
À propos de la présentation du rapport de l’Unité spéciale d’enquête au moment où la 5ème phase du dialogue politique de déroule en Côte d’Ivoire, Adou Richard a dit : ” L’agenda du procureur de la République n’a aucun effet sur l’agenda politique. Le procureur de la République n’est pas un acteur politique, il intervient lorsque la loi pénale est flouée. Cette présentation du rapport de l’Unité spéciale d’enquête n’a aucune conséquence sur le dialogue politique”.
Les investigations menées par l’Unité spéciale d’enquête font état de 233 personnes impliquées à divers degrés dans la commission d’infractions graves dans plusieurs localités de la Côte d’Ivoire, selon le procureur Adou Richard. “40 autres personnes ayant été formellement identifiées sont activement recherchées pour avoir participé à ces événements (…) Les investigations ont permis de recueillir des informations sur les occupants du “Gkaka vert’ impliqué dans les affrontements dans la commune de Yopougon. Ainsi, le chef opérationnel des individus à bord de ce véhicule lors de l’élection présidentielle serait le gérant d’un fumoir à Yopougon-Wassakara, actuellement en fuite. La grande majorité de ces personnes à bénéficié d’une mise en liberté provisoire ou a été placée sous contrôle judiciaire. Seules 11 personnes sont toujours détenues préventivement”, a signalé Adou Richard Christophe.
Olivier Dion